Même pas peur !
Avez-vous remarqué que la concurrence des pays de l’Est est souvent utilisée pour faire passer des pratiques peu orthodoxes comme nécessaires ? Les « Chinois » arrivent, leurs produits coûtent mois cher, nos entreprises vont toutes fermer à moins de baisser les coûts de production…
Il faut dire aussi que les industriels ne font pas confiance aux acheteurs. Le consommateur est crétin : voyant un sac qui ressemble à un Prada ou à un Hermès mais qui ne coûte que 30 €, voilà qu’il l’achète sans se douter de rien. Et ce, alors qu’il pouvait sûrement se permettre un objet de haute couture (les clients sont tous milliardaires, mais radins) ! Décidément, ces Chinois sont diaboliques.
Et la traduction dans tout ça ?
La traduction est un service soumis à la concurrence mondiale. Nous aussi, nous avons nos Chinois : des agences puissantes qui travaillent (je ne veux pas dire « exploitent » car la notion de profession libérale devrait exclure ce genre de rapport) avec des traducteurs sous-payés, ou qui font traduire par une machine et relire par une personne peu scrupuleuse et désespérée. Évidemment leurs prix défient toute concurrence, et en plus les clients n’ont souvent aucune idée de ce qu’ils achètent, car ils ne parlent pas la langue cible : que de fois j’ai été contactée par des responsables de la communication désespérés, contraints de tout faire retraduire et finissant par dépenser trois fois plus que le budget initial alloué.
Alors, vais-je m’indigner, crier à l’arnaque et à la concurrence déloyale ?
Pas du tout ! Je ne suis pas sur le même marché qu’eux. Moi je vends du cousu main, de l’artisanat de qualité, je peux proposer de la haute couture ou un vêtement solide qui dure dans le temps.
Et je ne travaille qu’avec des clients intelligents.